Des complots terroristes aux menaces à la sécurité nationale, les dissidents politiques ont fait face à plusieurs accusations et étiquettes pour avoir élevé la voix et remis en question le pouvoir excessif. Alors que 2019 commence à peine à consommer son 2e semestre, jetons un coup d’œil sur la situation de la dissidence et de la démocratie dans différentes parties du monde. La liberté d’expression, le droit de s’organiser, de lutter et de participer à des actions de solidarité face aux attaques de l’État contre les droits civils font partie des droits démocratiques fondamentaux du peuple. Mais ce sont aussi des droits qui sont assez fréquemment contestés, car le pouvoir en place s’en prend régulièrement à ceux qui remettent en cause le statu quo et exigent une société plus équitable, menaçant de faire pencher la balance du côté des détenteurs du pouvoir.

Les Palestiniens sous le joug de l’occupation

Au cours de l’année écoulée, des milliers de personnes ont été détenues ou emprisonnées dans le monde entier pour avoir élevé la voix, le plus souvent lorsque cette voix a résonné auprès des masses. Mais les peines d’emprisonnement sont parfois la forme la plus légère de punition, car les pays dans lesquels les partis au pouvoir gardent leur pouvoir avec plus de zèle ne s’arrêtent pas là. Des enfants palestiniens sont détenus dans des prisons israéliennes pour avoir protesté contre l’occupation. L’État occupant d’Israël est peut-être l’un des meilleurs exemples d’un pays qui normalise la violence sous toutes ses formes. Pendant des décennies, Israël a occupé les terres palestiniennes et soumis le peuple palestinien à toutes sortes d’humiliations. Cela n’a fait qu’intensifier la résistance contre l’occupation, les Palestiniens protestant férocement, même au prix de leur vie. Une ancienne porte-parole de l’Organisation de libération de la Palestine, s’adressant à des ONG au sujet des grandes marches de retour de cette année, a expliqué que cette année a également été une année de violence pour les Palestiniens.

C’était la 40e semaine consécutive des manifestations de la Grande Marche du Retour. Et au cours de ces 40 semaines, Israël a blessé plus de Palestiniens en 2018 que 4 années auparavant. C’est important parce qu’il ne faut pas oublier que 2014 a été l’année de la grande attaque contre Gaza, avec des bâtiments qui s’écroulent, des dizaines de milliers de personnes blessées et des tirs dans les rues. D’autres personnes ont été blessées en 2019. Israël cible délibérément les civils. Ces actions ne peuvent être excusées comme ayant eu lieu dans le brouillard de la guerre. Israël vise délibérément des personnes à une distance d’une centaine de mètres, parfois moins. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que parmi les prisonniers palestiniens se trouvent près de 250 enfants, dont plus de 40 ont moins de 16 ans. Cet emprisonnement d’enfants et le fait de les soumettre à la torture, à des conditions de vie inhumaines, souvent même à l’isolement, constitue une violation flagrante de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, dont Israël est signataire. Tout récemment, un jeune Palestinien a été condamné à 35 ans de prison pour tentative de coups de couteau.

La détention de militants se produit presque toujours sous d’autres prétextes : menace à la sécurité nationale, accusations de propagande contre le pays, menace à la souveraineté d’une nation… Pour persécuter ces éléments de « terreur », les lois les plus strictes sont déployées, qui sont également formulées de la manière la plus vague qui soit, donnant à l’État des pouvoirs étendus pour faire taire toute dissidence.

Accusations de tentative d’assassiner le premier ministre en Inde

En Inde, et à l’approche des élections de 2019, le gouvernement d’extrême droite cherche une excuse pour faire taire ceux qui soulignent les nombreuses failles de ce gouvernement et la répression des minorités. Le cas le plus marquant de cette année a été l’arrestation de plusieurs militants des droits de l’homme de renom, étiquetés comme membres du « Parti communiste » interdit et faisant partie d’un plan visant à assassiner le Premier ministre Modi, malgré l’absence de preuves concrètes étayant ces allégations. Tout discours d’une personne qui interroge l’État peut être considéré comme une menace à la sécurité et à la souveraineté du pays.